Un plan d'urgence pour l'éducation

Publié le par guerineau2012

 

logo_education-nationale-290x160.jpgAvant de lancer une nième réforme du système éducatif une question s’impose : «  Réformer, pour quoi faire ? ». La direction tracée par le Front de Gauche avec notre programme « l’Humain d’abord » est claire : nous devons imposer les ruptures à même de permettre une trans­for­ma­tion sociale, écologique et démocratique de la société. Cela doit se traduire pour l’école par une rupture radicale avec les orientations libérales fondées sur la mise en concurrence des individus et des établissements, sur l’individualisme et la soumission des missions de l’école aux logiques de marché.


Recréer les postes supprimés par la droite

L’éducation des enfants et des jeunes est un investissement pour la Nation et non un coût. Il est donc temps d’en finir avec les analyses comptables. Pour cette raison, il faut rompre avec la logique absurde de la RGPP et du non-remplacement d'un fonc­tion­naire sur deux. La part du budget de l’état consacrée à l’éducation doit passer de 5,6% aujourd’hui à 7% du PIB. Il faut rétablir tous les postes van­da­li­sés par la droite depuis 2007 sans qu'il soit ques­tion pour autant d'échanger un pro­fes­seur contre une infir­mière comme cer­tains veulent le faire.

 

Dans notre département, sur les trois dernières années scolaires, c’est 75 postes dans le premier degré qui ont été perdus. La FSU, principal syndicat d’enseignants, estime à 220 le nombre de postes qu’il faudrait créer pour une rentrée scolaire 2012 dans de bonnes conditions. C’est à ce prix que peuvent être assuré des effectifs allégés (25 élèves par classe), la formation continue des maitres, leur remplacement, la scolarisation dès deux ans en maternelle pour les parents qui le souhaitent et le retour des RASED (Réseaux d’aides spécialisés aux élèves en difficulté).  Pour le secondaire, c’est 400 postes supplémentaires qui devrait être pourvus pour alléger les effectifs, donner à tous la liberté du choix des options, assurer tous les horaires et  revaloriser l’enseignement professionnel public. Les mesures du précédent gouvernement l’ont vidé jour après jour de ses pro­fes­seurs et de ses élèves en les poussant vers l'apprentissage. De ce point de vue, il est regrettable que la région, pourtant dirigée par une majorité « de gauche », ait emboité le pas de cette logique et souhaite aujourd’hui doubler le nombre d’apprentis. Il faut revenir vers une formation professionnelle sous statut scolaire public, seule gage d’une formation à la fois efficace et émancipatrice. 

Lutter contre la précarité

La précarité est un facteur d’insécurité sociale. Il faut d’urgence un plan de titu­la­ri­sa­tion des plus de 100 000 pré­caires de l'Education natio­nale. C’est un objectif qui  s’insére dans un horizon qui concerne la société tout entière. Il faut cou­per la racine des inéga­li­tés et des alié­na­tions : l'école égali­taire dans un océan capi­ta­liste ne peut exis­ter.

Une nouvelle carte scolaire

Il faut d’urgence repenser la sectorisation pour ne pas voir d'un côté des "écoles de riches" et d'un autre des "écoles de pauvres". La droite n’a eu de cesse depuis 2002 « d’assouplir » la carte scolaire. Au nom de la liberté de choix, les familles peuvent désormais faire leur marché entre des établissements mis en concurrence et pratiquer ainsi l’évitement social. Tous les leviers, par exemple mettre des options rares ou valorisantes dans les lycées ruraux ou situés dans les quartiers, doivent être utilisés pour parvenir à une nouvelle carte scolaire ayant pour objectif de supprimer les territoires ghettos synonyme d’échec scolaire.

 

On le voit, c’est d’un plan ambitieux dont l’école de la République a besoin. Les moyens devront être à la hauteur de la volonté de construire cette école émancipatrice qui permette l’élévation pour tous du niveau des savoirs et des qualifications.

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